Nassima LOUIZA

Témoignage d’une diplômée ENSGSI et entrepreneuse

Nassima LOUIZA, diplômée de l’ENSGSI, s’engage pour l’inclusion scolaire des enfants TDAH (Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) à travers NAURY, son projet entrepreneurial.

🤔 Quel est son parcours scolaire ?

Diplômée en 2023, Nassima Louiza a suivi ses trois années ingénieur à l’ENSGSI après une prépa maths-physique à Amiens. C’est un peu par hasard qu’elle découvre l’école :
« Je suis tombée sur le GSI en faisant des recherches toute la nuit sur les écoles d’ingénieurs, et je ne sais pas pourquoi, ça m’a parlé. Je me suis dit que c’était le destin, et je l’ai mis en premier vœu. »

Son passage à l’ENSGSI a été une révélation !

On a la chance d’avoir beaucoup de cours de développement personnel, ça joue énormément dans la connaissance de soi et des autres. 

Nassima LOUIZA

Arrivée en pleine période de Covid, elle garde malgré tout un excellent souvenir de son expérience :
« D’un point de vue humain, c’était fou. J’ai eu un groupe d’amis incroyable, une promo où tout le monde se parlait. C’était l’opposé total de la prépa.»

En 2AI, Nassima a réalisé un Erasmus à Mannheim, en Allemagne, et en 3AI, une alternance chez Total Energies en tant que cheffe de projet IT innovation. Malheureusement, Nassima a ressenti un manque de sens dans ses missions.
« Je ne voyais pas la plus-value de ce que j’apportais sur la société et ça m’a travaillé toute l’année. »

💡 Quel est son projet entrepreneurial ?

Nassima est touchée par l’histoire de son jeune cousin TDAH et les difficultés rencontrées par sa tante.

Ça fait dix ans que je vois ma tante se battre pour qu’il soit diagnostiqué et suivi correctement. Et même après le diagnostic, l’accompagnement scolaire est très compliqué. Il manque d’outils, de méthodes, d’informations, de formations… Les AESH (Accompagnants d’Elèves en Situation de Handicap), se retrouvent souvent à chercher des solutions à l’arrache sur Facebook.

Nassima LOUIZA

Epaulée par le PEEL, Nassima a pris la décision de créer une plateforme numérique dédiée à l’accompagnement des enfants atteints de troubles du neurodéveloppement (TND) comme les TDAH, les troubles DYS ou encore l’autisme. La plateforme s’adresse à la fois aux AESH et aux parents, souvent désarmés face au manque de ressources pédagogiques adaptées. Nassima informe également qu’il y a 4 fois plus d’enfants atteints d’handicap global dans les écoles classiques que d’accompagnement.
« Parmi tous ces enfants handicapées, les handicaps moteurs sont, entre grandes guillemets, privilégiés, et les autres enfants sont un peu laissés à l’abandon. »

L’objectif de cette plateforme est de centraliser toutes les informations utiles comme des outils, des méthodes, des fiches explicatives, des témoignages, des forums… Et je veux vraiment que chaque information soit vérifiée, certifiée. Le but, à terme, c’est de faire émerger un algorithme qui suggère des outils adaptés en fonction des profils des enfants.»

Nassima LOUIZA

Grâce au PEEL (Pôle Entrepreneurial de l’Université de Lorraine), Nassima a pu obtenir le statut d’étudiante entrepreneure même après son diplôme de l’ENSGSI, via un D2E (Diplôme Etudiant Entrepreneur) rattaché à l’IAE de Metz. Il n’y a pas de cours à suivre, simplement un rattachement administratif, permettant un accompagnement personnalisé sur son projet.

L’année dernière, en 2024, Nassima a candidaté à un appel à projet et a gagné le 1^er prix étudiant entrepreneur. L’incubateur Lorrain lui a donc proposé de la pré-incuber et de l’aider à structurer son projet avant de l’incuber officiellement.
« Maintenant je suis incubée depuis novembre dernier. Je bénéficie d’un accompagnement avec des chargés de projet et des chercheurs. C’est exactement ce qu’il me fallait pour valider et certifier les outils de ma plateforme par des experts. »

Parallèlement, Nassima a intégré l’école 42 à Paris, une formation sélective en informatique, fondée par le créateur de Free : « Je ne voulais pas me retrouver sans rien si le projet ne fonctionnait pas. Ce qui est bien c’est que je suis en auto-apprentissage, il n’y a pas de professeurs. »

😯 A-t-elle mis en pratique ses compétences acquises à l’ENSGSI ?

Nassima a appliqué la démarche GSI jusqu’au bout : analyse de l’environnement, recueil des besoins, étude des parties prenantes, idéation, prototypage.

 J’ai vraiment utilisé les outils du GSI dans ce projet, et c’est ce qui m’a plu : poser des bases solides, comprendre les vrais besoins, coconstruire. J’ai contacté une trentaine d’AESH, récolté plus de 50 réponses via un formulaire, mené des entretiens et toutes les réponses décrivaient les mêmes difficultés. Ça m’a confortée dans l’utilité du projet. 

Nassima LOUIZA

🚀Comment imagine-t-elle son projet dans 3 ans ?

Dans trois ans, Nassima espère voir sa plateforme intégrée au système éducatif :
« Je veux que ce soit un outil utilisé dans les écoles, par les AESH et les parents. Le problème aujourd’hui, c’est que seuls les parents avec des ressources peuvent accompagner leurs enfants. Je veux créer une solution accessible à tous. »

Elle réfléchit aussi au modèle économique :
« Pour les parents, un abonnement est envisageable. Mais pour les AESH, ce n’est pas à elles de payer. Il faut trouver un autre financement. »

🤗 Quels conseils donne-t-elles aux étudiants ?

À ceux qui hésitent à se lancer dans un projet entrepreneurial, elle conseille de foncer :
« On a toutes les clés au GSI. On ne s’en rend pas toujours compte, mais on a toutes les chances pour bien poser les bases de notre projet. »
Et elle ajoute un message fort à destination des femmes :

 Je me suis longtemps demandé si j’étais légitime en informatique. On m’a répété que ce n’était pas une voie pour les femmes. Mais il faut casser ces barrières mentales. Si on est compétentes, on est légitimes

Nassima LOUIZA

💭 Qu’envisage-t-elle pour plus tard ?

Pour la suite, Nassima souhaite aussi créer un média sur les troubles du neurodéveloppement. Avec Julian LALY, étudiant en 3^e année ingénieur à l’ENSGSI, ils ont d’ores et déjà commencé à interviewer certaines personnes.
« Sur les réseaux, on voit beaucoup de contenus humoristiques mais pas de contenus concrets autour du neurodéveloppement. On veut créer un format à la Konbini pour sensibiliser autrement. »